Le Congo, ancien Zaïre, est le théâtre d’une interminable guerre d’accaparement des ressources minières déclenchée en 1996. Elle a causé la mort de six à dix millions de Congolais. La guerre, qui perdure, est menée derrière des milices et des rébellions factices créées et parrainées par les deux principaux alliés militaires des États-Unis dans les Grand-Lacs : l’Ouganda et surtout le Rwanda de Paul Kagame. Dans une forme de partage des rôles, les multinationales, opérant dans les filières des produits électroniques, se procurent à vil prix les minerais précieux du Congo pillés par le Rwanda. Parrainé par les puissances anglosaxonnes pour des raisons inavouables, le Rwanda mène une politique d’extension territoriale et de prédation dans les zones riches en minerais de l’Est du Congo sur fond de massacres, de viols, de pillage et de déplacement forcé des populations, en toute impunité. L’ampleur des destructions des populations congolaises, l’assurance de l’impunité pour les hommes de Kagame et le bénéfice, pour le marché international des appareils électroniques, sont tels qu’on est en face d’un crime de l’humanité contre elle-même ; au-delà du simple crime contre l’humanité. L’impossibilité de poursuivre les criminels, pourtant identifiés et localisés, fait de cette extermination des populations quelque chose de surréaliste, au 21ème siècle, 72 ans après le procès de Nuremberg où le monde se fit la promesse : « plus jamais ça ! » en jugeant et en condamnant les cadres de l’Allemagne nazie. Dans cet ouvrage nous nous assignons le modeste objectif d’apporter un nouvel éclairage sur cette crise, mal connue, qui, en 2016-2017, entre dans ses vingt ans.